Sana Terra poursuit ses investissements
Malgré une faible récolte en 2024 et un marché peu porteur en 2025, la coopérative de la Somme a engagé plus de 6 M€ de travaux cette année et compte poursuivre cette dynamique en 2026.
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La faible récolte de 2024 (190 077 tonnes, -16 % par rapport à 2023) et la baisse des prix des céréales ont pesé sur le chiffre d’affaires de Sana Terra qui collecte majoritairement du blé (79 % de la collecte totale). Il recule à 113,4 M€ (exercice clos au 30 juin 2025), contre 120 M€ lors de l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires des appros a toutefois progressé, tout comme la collecte de maïs (11 500 t, record pour la coopérative) et les ventes de pommes de terre (85 000 tonnes expédiées en 2024-2025).
L’excédent brut d’exploitation ressort à 5,2 M€, en nette augmentation (3,5 M€ en 2024), et le résultat net atteint 2 M€ contre 2,9 M€ l’année précédente.
Davantage de capacités de stockage
Alors que l’exercice 2025-2026 s’annonce plus délicat, Pierre Delignières, président de Sana Terra, s’est toutefois voulu positif, lors de l’assemblée générale, jeudi 4 décembre, à Lamotte-Brebière (Somme) : « Notre coopérative est solide, elle se renforce et continue d’investir. » Pour preuve, Sana Terra a injecté 5,6 M€ pour rénover entièrement son silo de Flesselles avec la construction de quatre nouvelles cellules de stockage (11 000 t de capacités supplémentaires), de deux cellules d’engrais et d’un local phytosanitaire.
La coopérative samarienne a également créé une nouvelle plateforme de collecte à Carrépuis, pour un budget de 420 000 euros, afin de désengorger celle de Fresnoy-lès-Roye. Elle a permis dès la première année d’exploitation de réceptionner plus de 4 000 t de céréales répondant aux besoins des agriculteurs du secteur de Roye. Sana Terra a également acquis des capacités de stockage à Dunkerque (Nord) pour 700 000 euros.
Problématique des insectes
Pour la récolte 2025, la coopérative signe un record historique, avec 220 000 t collectées (80 % de blé). Mais elle doit faire face à la problématique des insectes au stockage, notamment les charançons et les sylvains « de plus en plus difficiles à maîtriser, qui posent des problèmes de commercialisation et pour lesquels nous n’avons plus vraiment de solution chimique efficace », s’inquiète Jean-François Florin, directeur général de Sana Terra. L’OS est ainsi passé à des traitements par fumigation avec de la phosphine (PH3), via une entreprise en prestation.
Acompte de 160 €/t
Malgré cette bonne collecte, l’année devrait être en demi-teinte pour les exploitants du fait de la chute des prix. Un acompte de 160 €/t a été versé aux adhérents. « Mais ce qu’on a donné, on ne le donnera plus après quand on a un marché qui est à la cave. Les compléments de prix ne sont donc pas à prévoir tout de suite », avertit Jean-François Florin. Du côté des pommes de terre, l’inquiétude est aussi de mise avec un effondrement des cours sur le marché libre depuis février 2025 et une absence d’acheteurs. L’enjeu est désormais d’honorer les contrats.
Doubler la capacité de séchage de maïs
Pour 2026, Sana Terra espère atteindre une collecte céréalière aux alentours de 250 000 t compte tenu des surfaces emblavées. Mais elle a décidé d’arrêter la filière CRC faute d’acheteurs. Côté investissements, la dynamique va continuer l’an prochain puisque la coopérative entend doubler la capacité du séchoir de Rosières-en-Santerre pour faire face aux augmentations régulières de surfaces de maïs. Le budget prévisionnel de cet investissement est de 600 000 euros.
Par ailleurs, à Vignacourt, un projet d’agrandissement de la capacité de stockage est en bonne voie. La création d’une nouvelle plateforme à Candas est à l’étude pour répondre, là aussi, à l’afflux de collecte.
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